Les bonnes pratiques dans les comités d'audit

Les bonnes pratiques dans les comités d'audit

Baye Babou NDIAYE

Le comité d’audit est une composante essentielle de la gouvernance des entreprises. Il renforce l’indépendance de la fonction d’audit interne et assure la surveillance des pratiques de contrôle interne, de gouvernance et de gestion intégrée des risques. 

Dans le secteur public et para public, depuis l’adoption de la loi N° 2022-08 du 19 avril 2022 relative au secteur parapublic, au suivi du portefeuille de l’Etat et au contrôle des personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique, les entités ont la responsabilité de constituer et de maintenir un comité d’audit. Il en est de même du secteur bancaire avec la circulaire N°01-2017 relative à la gouvernance des établissements de crédit et des compagnies financières de l’UMOA par laquelle la commission bancaire impose également la mise en place d’un comité d’audit. 

 Dans d’autres secteurs d’activités, malgré le fait que la mise en place d’un comité d’audit par certaines entités ne soit pas une obligation de mettre en place un comité d’audit, sa constitution demeure une bonne pratique de gouvernance. Le cas échéant, pour assurer l’efficacité du comité d’audit, il est crucial de mettre en place et de respecter des bonnes pratiques. 

Dans cet article, nous explorerons ces pratiques clés qui garantissent la transparence et une gestion rigoureuse au sein des comités d’audit.   

 

  1. Composition et gouvernance 

La composition du comité d'audit est fondamentale pour son efficacité. Idéalement, il devrait être composé en majorité de membres indépendants, c'est-à-dire n'ayant aucun lien direct avec la direction de l'entreprise. Cette indépendance permet d'assurer un examen impartial des pratiques financières et de réduire les risques de conflits d'intérêts. De plus, la diversité des compétences au sein du comité, notamment en finance, en comptabilité et en droit, renforce sa capacité à analyser les informations financières avec précision. 

  1. Formation et compétences 

Les membres du comité d'audit doivent être correctement formés et avoir des compétences adéquates pour remplir leurs fonctions efficacement. Une connaissance approfondie des normes comptables et des réglementations en vigueur est essentielle. Des programmes de formation continue peuvent être mis en place pour maintenir les membres informés des évolutions du secteur et des meilleures pratiques en matière de gouvernance. 

  1. Planification et agenda 

Une planification rigoureuse des réunions du comité d'audit est nécessaire pour couvrir tous les aspects importants de la supervision financière. L'élaboration d'un agenda clair et détaillé, distribué à l'avance, permet aux membres de se préparer adéquatement. Cela garantit également que toutes les questions importantes sont abordées de manière opportune et exhaustive. 

  1. Communication et transparence 

La communication ouverte et transparente est essentielle pour maintenir la confiance des parties prenantes dans le processus d'audit. Les membres du comité d'audit doivent être en mesure de communiquer efficacement avec la direction, les commissaires aux comptes et les actionnaires. Les rapports produits doivent être clairs, précis et compréhensibles, afin de permettre une évaluation objective de la santé financière de l'entreprise. 

  1. Evaluation et amélioration continue 

Une évaluation périodique de la performance du comité d'audit est nécessaire pour identifier les opportunités d'amélioration. Cette évaluation peut être réalisée à travers des questionnaires, des entretiens ou des évaluations par les pairs. Les résultats de cette évaluation doivent être utilisés pour mettre en œuvre des mesures correctives et améliorer continuellement les pratiques du comité. 

 

Pour aller plus loin nous vous proposons ce questionnaire d’auto-évaluation des meilleures pratiques des comités d’audit : https://bit.ly/3UWhIXQ